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« La cause des LGBT s’améliore au travail mais il reste beaucoup à faire » 04/11/2011 – GRH et formation – Marché du travail et emploi   
 
Propos recueillis par Jean-François Rio – Liaisons Sociales

PARIS, 4 novembre 2011 – « La cause des LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, NDLR) s’améliore au travail mais il reste beaucoup à faire », estime Philippe Chauliaguet, porte-parole du Collectif Homoboulot, qui fête ses dix ans d’existence le 6 novembre.

Liaisons Sociales : Quel bilan dressez-vous de 10 années d’existence du Collectif Homoboulot, qui fédère des associations de défense des droits des LGBT au travail ?

Philippe Chauliaguet : Nous fédérons actuellement huit associations (1). La dernière en date, Rainbow Banquass, a été créée il y a un mois dans le secteur de la banque-assurance. Notre fierté est d’avoir réussi à créer une dynamique en soutenant des associations dans les entreprises et le secteur public. En cela nous avons aidé à porter les revendications des LGBT pour l’amélioration de leurs droits en milieu professionnel. Ceci nous a permis d’entamer des dialogues constructifs avec les milieux patronaux, syndicaux et certains employeurs. La difficulté est que de nombreuses associations LGBT se créent dans les entreprises et disparaissent peu de temps après. Quelque fois pour mieux réapparaître comme c’est le cas dans le groupe France Télécom-Orange avec Mobil is noo qui a repris le flambeau de Tels et Telles association disparue en 2005. Souvent dans les entreprises, ces associations reposent sur les épaules de quelques personnes. Et lorsque les interlocuteurs changent, il faut reprendre le travail à zéro. Nous devons donc être encore plus efficaces pour soutenir ces structures.

LS : Les communautés LGBT sont-elles mieux acceptées au travail ?

P. C. : En dix ans, ce qui a changé, c’est que nous disposons désormais d’études sérieuses sur l’homophobie au travail, par exemple. Notre observation du terrain montre que les mentalités ont évolué. Le Pacs a été un détonateur, même si la plupart des employeurs ne le considèrent pas encore comme l’égal du mariage. Les démarches diversité, qui datent du début des années 2000, ont elles aussi fait avancer la cause LBGT. Mais ils reste encore beaucoup à faire, car les non-dits sont nombreux. L’homosexualité est encore un sujet tabou au travail. De nombreux LGBT vivent un véritable calvaire au bureau. Il est toutefois frappant de constater que lorsqu’une entreprise accorde des droits nouveaux à ces communautés ou les prennent tout simplement en considération, l’ambiance générale de travail s’en trouve améliorée.

LS : Quels sont vos prochains chantiers ?

P. C. : Nous avons obtenu de la Halde, devenue le Défenseur des droits, la création d’un groupe de travail spécifique dédié à l’emploi des LGBT. La première réunion se tiendra le 21 novembre. C’est le début d’une aventure importante. L’autre grand chantier est la transformation de notre collectif en association capable d’accueillir des personnes physiques. Nous allons donc commencer tout prochainement la révision de nos statuts car nous sommes de plus en plus sollicités par des personnes très compétentes que nous ne pouvons pas aujourd’hui accueillir.

(1) Algo (ministère des Affaires étrangères et européennes), Comin-G (ministère de l’Economie), Energay (Industries électriques et gazières), Gare ! (SNCF), Homobus (RATP), HomoSFèRe (SFR), Mobil is noo (France Télécom-Orange), Rainbow Banquass (banque et assurance).
 
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