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Discrimination salariale: Homoboulot réclame une implication de l’Etat

 

«Les homos sont toujours moins égaux que les autres!» dénonce la fédération des associations LGBT de grandes entreprises, qui note que les homos sont avant tout discriminés dans l’évolution de leur carrière professionnelle.

Le sujet a déjà fait couler beaucoup d’encre. On le sait, selon une étude récemment publiée par l’Université d’Evry (lire notre article), les gays au travail toucheraient des salaires inférieurs de 6,5% à ceux de leurs collègues hétéros (5,5% de moins dans le public). Quant aux lesbiennes, elles toucheraient en moyenne 2% de plus que les autres femmes, mais leurs rémunérations sont encore bien éloignées de celles des hommes. Le collectif Homoboulot* s’alarme de ces résultats, dans un communiqué qu’il vient de publier.

Et tout d’abord, Homoboulot met en avant un aspect important de l’enquête: plus encore que le salaire, «c’est la carrière qui est impactée par la discrimination envers les homos, puisque le différentiel de salaire apparaît et se renforce au-delà de 45 ans, quand la révélation de son homosexualité n’est plus à faire». Manière de dire que plutôt que s’opposer à l’augmentation d’un gay, les directions d’entreprises mettront plutôt un frein à leur promotion en interne.

Plafond de verre

«Les lesbiennes et les gays n’en sont pas encore à revendiquer un salaire égal, mais réclament toujours le respect et l’égalité de traitement», note Philippe Chauliaguet, le porte-parole d’Homoboulot. «Deux homos sur trois ne peuvent répondre franchement quand leurs collègues leur demandent s’ils sont mariés, et beaucoup n’osent pas déclarer la signature d’un pacs à leur service de ressources humaines de peur que «ça se sache». Cependant, la mise en lumière d’une différence de salaire entre les gays et leurs collègues hétérosexuels – hommes, ne fait qu’illustrer le «plafond de verre» qui touche les gays de la même façon que les femmes, et cela nous l’expliquons depuis déjà plusieurs années.

Et alors qu’une enquête de Christophe Falcoz pour la Halde (lire une synthèse en PDF) démontrait dès 2008 l’autocensure de 66% des homosexuels au travail, «c’est un constat tout à fait démotivant pour ceux qui aspirent à cette liberté de pouvoir vivre ouvertement» conclue Homoboulot, en s’inquiétant pour les salariés qui n’ont pas encore fait leur coming out. Le collectif réclame enfin «une véritable implication de l’Etat et des acteurs professionnels dans la diversité», et avance quelques solutions: favoriser les actions contre toutes les discriminations et préjugés, intégrer la lutte contre les «LGBTphobies» dans la formation des salariés et mieux communiquer sur les bienfaits de l’égalité.

* Homoboulot regroupe les associations LGBT Algo (ministère des Affaires étrangères et européennes), Comin-G (ministères économiques et financiers), Gare! (SNCF), Homobus (RATP), Homosfère (SFR), Mobilsnoo (France Telecom-Orange).

 

Source TÊTU

Photo: Fotolia/DR.