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Un hôtel niçois vient d’étendre aux parents homosexuels tous les droits accordés aux autres salariés. Petit à petit, le congé « paternité » pour tous gagne aussi du terrain. 

A la question de savoir s’il lui reste des revendications en matière d’égalité des droits des homosexuels au travail, Patrick Pozuelos répond non. Membre du collectif CGT de lutte contre les discriminations LGBT, il a obtenu cette semaine que l’hôtel Méridien de Nice, où il exerce depuis trente ans, reconnaisse comme beau-parent tout salarié marié ou pacsé avec le parent biologique d’un enfant. Une première, donc, pour les salariés homosexuels, auxquels la loi n’accorde pourtant pas ce statut

 

Dans les faits, ces derniers auront donc droit à tous les congés accordés aux parents hétéro: événements familiaux, présence parentale, congé parental d’éducation, d’adoption, de paternité, etc. « La direction avait été la première à reconnaître les mariages gay contractés par ses salariés à l’étranger, au même titre que le Pacs ou le mariage civil. Il restait la question de la famille homoparentale, c’est désormais tranché », conclut Patrick Pozuelos. 

 

Des progrès depuis 2007

 

L’hôtel Méridien n’est pas le premier à étendre à toutes les familles les droits des couples hétérosexuels. La première initiative date de fin 2007: Pascal Bernard, vice-président de l’Association nationale des DRH, à l’époque DRH d’Eau de Paris, avait inauguré le congé paternité pour tous les salariés chargés d’éduquer un enfant.

 

Cette semaine, les employés de SFR ont aussi obtenu de leur direction la promesse d’étendre le congé « paternité » aux salariées homosexuelles. « L’entreprise peut toujours faire mieux que la loi », a défendu la direction des ressources humaines.

 

Mais ces cas restent exceptionnels: sur les 26 entreprises considérées comme les plus avancées sur la question par l’Institut Randstad et L’Autre cercle, une association qui lutte pour les droits des homosexuels au travail, seules dix ont déjà décidé de faire de même.

 

La Sécu ne suit pas

 

La bataille du congé « paternité » aux femmes dont la compagne vient d’accoucher est de loin la plus difficile à gagner, estime Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre cercle. « C’est le droit le plus clivant, mais aussi celui qui oblige l’employeur à payer à la fois sa part des indemnités et celle de la Sécurité sociale », explique-t-elle.

 

Car contrairement aux employeurs engagés, cette dernière refuse d’accorder le congé paternité aux salariées lesbiennes. En témoigne le combat juridique de six ans finalement perdu par deux jeunes femmes en 2010. Soutenue par la Halde qui plaide pour son attribution aux couples de même sexe, l’une d’elle demandait à bénéficier d’un congé paternité, après la naissance de l’enfant biologique de sa compagne. Sa requête a été déboutée par la cour d’appel de Rennes, puis la Cour de cassation.

 

Pas plus tard que mi-janvier, une policière lyonnaise s’est aussi vu refuser un congé naissance de 3 jours, pourtant souvent accordé aux lesbiennes de la police nationale.

 

Source L’Express.fr : http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/homoparentalite-les-entreprises-en-avance-sur-la-loi_1078783.html