un-homosexuel-haussois-licencie-la-fede-977777 HOMOPHOBIE

 

Julien Plichon, d’Haussy, vient de remporter une bataille contre la Flasen (Fédération laïque des associations socio-éducatives du Nord). La cour d’appel de Douai a estimé que le licenciement de ce jeune homme homosexuel était sans cause réelle ni sérieuse, et qu’il avait subi un préjudice moral. 35 000 € doivent lui être versés.

 

« Ils sont reconnus complètement responsables par la cour d’appel et il n’y a pas eu d’excuses de leur part », lâche Julien Plichon, amer, mais pas au point d’éclipser sa victoire.

 

Le 18 février, ce trentenaire originaire d’Haussy, licencié en 2007 de la Fédération laïque des associations socio-éducatives du Nord (Flasen), a remporté une manche décisive contre son ancien employeur. La chambre sociale de la cour d’appel de Douai a condamné la Flasen à verser à Julien Plichon « 20 000 € à titre de dommages et intérêts pour rupture du contrat de travail produisant les effets d’un licenciement sans cause réelle ni sérieuse » et « 15 000 € en réparation du préjudice moral ». Préjudice moral causé, pour le Haussois, par les discriminations liées à son orientation sexuelle.

 

Julien Plichon est un « homo ». Il est sorti du placard en 2006. Moins d’un an plus tard, en 2007, il était licencié pour des griefs divers et variés ( « Manquement à l’obligation de loyauté », « grave erreur d’affiliation », « mise en place d’un système de facturation de ventes fictives de matériel », « variation des effectifs d’associations affiliées et d’adhérents d’un document à l’autre ».)quand quelques mois plus tôt, à l’issue d’une première demande de licenciement, l’inspecteur du travail refusait l’autorisation de limoger le salarié. Julien Plichon se lançait dans le même temps dans une procédure prud’homale à laquelle il associait la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité).

 

Un premier jugement était rendu par les prud’hommes de Lille en janvier 2010. Lesquels condamnaient la Flasen à verser 10 000 € de dommages et intérêts à Julien Plichon pour discrimination envers ce salarié homosexuel, mais estimaient en revanche que son licenciement était fondé sur une cause réelle et sérieuse. Décision contre laquelle l’ex-salarié avait alors interjeté appel. « Les prud’hommes n’ont pas tiré les conclusions de l’homophobie », explique Julien Plichon, convaincu que son licenciement a été motivé par son homosexualité, et que, dans cette condition, « il est sans cause réelle ni sérieuse ». Ce qu’a donc reconnu la cour d’appel. Après quatre ans de procédure.

 

Une procédure impulsée, soutient Julien Plichon, par la révélation de son homosexualité lors d’un déjeuner, à la mi-octobre 2006, avec son supérieur direct. Au cours de ce déjeuner, des propos homophobes à l’encontre d’un ancien salarié auraient été tenus. Julien Plichon aurait alors décidé de ce moment pour « sortir du placard » et briser, dit-il, les idées reçues. « Ils trouvaient qu’un homosexuel c’était malsain pour la clientèle. Étant moi-même chef de service, je voulais démontrer que l’on pouvait être un bon élément, tout en étant homosexuel.

 

» Or, quelques jours plus tard, des responsables de l’association le convoquaient afin d’évoquer un séjour à Malte auquel ce trentenaire devait participer. L’homme affirme que ses supérieurs l’ont questionné sur ses véritables motivations, disant vouloir éviter tout problème de moeurs au cours de ce séjour, car « une rumeur de pédophilie avait circulé en 2004 à mon encontre, et elle avait été vite démentie », ajoute-t-il. Mais elle a été ravivée une fois son homosexualité révélée.

 

La HALDE estimera plus tard que « ces rumeurs de pédophilie ont porté atteinte à la santé et à la dignité du salarié » qui, en fin d’année 2006, sera en arrêt maladie.

 

Aujourd’hui, l’homme, en contrat depuis décembre 2010 au Plan local pluriannuel pour l’insertion (PLI) à Douai, dit « ne pas en vouloir à la Flasen mais à ceux qui sont à sa tête ». Soit la présidente et le conseil d’administration. « Je leur en veux de ne pas avoir réagi. Les dirigeants ont attendu la médiatisation de cette affaire (article paru le 3 février 2010 dans La Voix du Nord lors de la décision prud’homale) pour licencier le directeur. Soit. Mais quand l’inspecteur du travail s’est opposé à mon licenciement en février 2007, ils auraient dû dire stop. »

 

Source lavoixdunord.fr

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