Le Défenseur des droits et le bureau de l’Organisation Internationale du Travail pour la France (OIT) ont rendu publique ce matin la 5ème édition du « Baromètre sur la perception des discriminations au travail : regard croisé salariés du privé et agents de la fonction publique » réalisé par l’Institut CSA. L’enquête a permis pour la première fois de faire un focus sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Les enseignements de ce sondage sont nombreux et montrent la nécessité de faire évoluer la mentalité des entreprises et des administrations sur la gestion de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre au travail.
La première leçon positive montre que le monde du travail prend conscience que les salariés et agents LGBT sont fortement menacés par les discriminations.
Cependant, pouvoir être visible sur son orientation sexuelle et son identité de genre suscite toujours une grande incompréhension. Si le dévoilement du handicap, second focus du baromètre, est plébiscité par le panel, la révélation de son orientation sexuelle et de son identité de genre reste incomprise et met mal à l’aise entre eux les salariés (pour 46% des répondants)* et agents de la fonction publique (51%).*
La loi du silence
Une donnée reste pour le moins alarmante, les salariés du privé se taisent s’ils sont victimes ou témoins de discriminations (42% des répondants)*. Alors que la lutte contre ces phénomènes est perçue comme un enjeu majeur dans le monde du travail, 61% des répondants* se terrent dans le silence car ils estiment qu’en parler n’aurait rien changé.
Nos organisations remarquent avec intérêt que le baromètre aborde clairement le sujet de l’identité de genre alors que celui ci est en général ignoré dans le monde professionnel. Elles seront très attentives aux prochains baromètres qui revêtiront une dimension comparative européenne « notamment en matière de droit du travail (égalité et non discrimination, questions de genre) et de protection sociale ».
La protection des salariés et agents LGBT doit devenir une priorité au même titre que l’égalité professionnelle Femme Homme ou le handicap
Pour le Collectif Homoboulot, l’Autre Cercle et l’Inter-LGBT, comme pour les autres critères de discriminations, ceux touchants les LGBT doivent être intégrés dans les processus RH et plus largement dans l’instauration de démarches Diversité. Garants de la cohésion sociale, l’État employeur, les chefs d’entreprise, les responsables des ressources humaines et les partenaires sociaux doivent veiller plus que jamais, à ce que l’équité et l’égalité des droits et de traitement soient respectées.
Cela est d’autant plus nécessaire dans un contexte tendu de crise économique et sociale où les entreprises et administrations se restructurent et réalisent, pour certaines, des plans de sauvegarde de l’emploi car il existe un risque de stigmatisation et de discriminations liées à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Les associations rappellent que la diversité est source de performance et que la visibilité des personnes LGBT peut être une source d’amélioration du climat au travers de l’acception de chacun-e.
Conscients que le manque d’information et de formation sur le sujet est la raison principale de l’incompréhension et des discriminations, les entreprises et administrations doivent saisir l’occasion d’utiliser l’expertise des associations LGBT. Des solutions existent !
* : Baromètre de la perception des discriminations au travail, janvier 2012, CSA pour OIT et DDD
Contacts :
Pour le collectif Homoboutot : Jérôme Beaugé, Porte-Parole, 06 33 06 64 98
Pour l’Autre Cercle : Catherine Tripon, Porte-Parole, 06 76 64 19 32
Pour l’Inter-LGBT : Nicolas Gougain, Porte-Parole, 06 77 87 37 00