L’homophobie n’a pas disparu

Exposition taguée à la faculté de médecine de Lille 2

Communiqué de presse

Lille, le 3 mars 2011

Un collectif « Hétérophobie stop » vient de se constituer en réaction à une exposition sur le thème de l’homosexualité « L’homosexualité sans cliché » à la faculté de médecine de Lille 2. Il s’agit d’une exposition photographique qui met en scène des couples homosexuels organisée par l’association étudiante Silence H.

legide-homophobieMardi soir, cette exposition a été vandalisée par le collectif « Hétérophobie stop ». Les clichés ont été tagués car selon ce collectif d’étudiants, le prosélytisme gay n’a jamais été aussi important et Silence H ne ferait que propager le courant de pensée décadent de notre époque. Hugo Coste, l’un des tagueurs affirme également dans l’édition du 3 mars de Nord Eclair que l’homophobie aurait totalement disparu aujourd’hui et que par voie de conséquence cette exposition participerait de ce qu’il appelle « l’homosexualisation ».

Ces affirmations sont dangereuses car l’homophobie est bien une réalité qu’on ne peut pas nier. « L’homosexualisation », ce néologisme laisserait à penser que dans notre société l’homosexualité serait en passe de devenir la norme et que l’hétérosexualité serait en danger. Quelle bêtise ! L’hétérosexualité n’est pas en danger, il n’y a pas à parler d’hétérophobie et l’homosexualité est loin de s’ériger en norme. Pour s’en convaincre, il suffit de se poser la question du nombre de couples homosexuels que l’on voit quotidiennement dans les rues se donner la main ou s’embrasser. Malheureusement très peu, les homosexuels ne sont pas si visibles. Pourquoi ? Parce que l’homophobie guette y compris dans les rues des centres villes et on ne parle même pas des quartiers périphériques où s’afficher en tant qu’homosexuel est considéré comme de la provocation. Est-ce que les membres de ce collectif d’étudiants usent de la même discrétion avec leurs bien aimé(e)s ?

L’homophobie n’a pas disparu et L’Egide reçoit régulièrement des victimes. Nous avons mis en place une écoute psychologique avec deux professionnels psychologues (ecoute@legide.org) car l’homophobie et la transphobie sont des traumatismes pour les personnes qui en sont victimes.

L’Egide demande que la faculté de médecine de Lille 2 condamne avec la plus grande fermeté ces actes homophobes et demande la dissolution de ce collectif.

L’Egide est également préoccupée que de futurs médecins puissent tenir de tels propos en décalage total avec la réalité mais en parfait accord avec les groupes extrémistes homophobes qui ont d’ailleurs repris le communiqué de « Hétérophobie stop » sur leur site. Afin de témoigner de notre vécu aux étudiants, nous demandons également un droit de parole sous forme de conférence à la faculté de médecine de Lille 2.

 

Source legide.org