Oui, dans notre société, il faut encore se pose la question : le dire ou pas ? Mais heureusement, il ne s’agit plus de totalement le cacher, on peut parfois cibler les collègues friendly, éviter les homophobes en les démasquant et se protéger grâce aux syndicats… Conseils !
Bizarrement, les hétéros pensent qu’il n’y a pas besoin de parler de sexualité au travail…Mais à la machine à café, de quoi parle-t-on le plus souvent ? De la famille, de ce que l’on a (ou de ce que le/la conjoint/e) a fait au dîner, des enfants et d’un tas de petits détails qui meublent les conversations en disant beaucoup sur nous !
LES HOMOS AU BOULOT
Au boulot, un-e homo a plusieurs solutions :
1- Se faire passer pour un/e hétéro et parler de son couple comme étant un couple homme/femme… mais là, attention aux boulettes et à ne pas dire « elle » au lieu de « il » ou inversement ! La personne est donc à peser ses mots presque tout le temps.
2- Se faire passer pour un/e éternel/le célibataire. Mais dans ce cas là, attention au réflexe de drague du sexe opposé ! Proie pour les uns, nonne coincée pour les autres, on ne se mette pas totalement à l’abri de collègues souhaitant nous caser ou nous trouvant trop « rigide »…
3- Opter pour le mode autiste et ne jamais boire de café en même temps que les autres, ne jamais déjeuner avec eux, être seul dans le bureau… très moyen au niveau des relations sociales : Etes vous vraiment dans une société homophobe à ce point, sans allié potentiel ?
4- L’assumer complètement : quand on vous demande si vous avez « un/e ami/e », ne pas répondre au IL si c’est ELLE et inversement. Bien marquer la réalité. Les gens ne présupposent que rarement notre homosexualité. Si vous êtes célibataire, une lesbiennes pourra dire « je n’ai pas de copine en ce moment »… Il suffit d’embrayer intelligemment et de ne pas laisser place aux questions indiscrètes ou étonnées. Si vous laissez place au questionnement, par prudence, il y en aura forcément. Quelqu’un qui assume complètement et le fait comprendre n’aura que peur de réactions…
A QUI LE DIRE ?
Aux collègues
Face à une personne en qui vous n’avez pas confiance, optez pour la première solution : jouer le « jeu », et rectifier le tir par la suite si ça le fait.
Pour ceux et celles qui ne l’auraient pas encore compris, je fais donc partie de la clique des homosexuels, et je suis du genre à l’assumer.
Aux collègues en qui on a confiance, il faut bien faire comprendre que ce n’est pas parce que l’on est homo et que ça les intrigue/amuse que l’on a envie de parler de nos conjoints ou de nos aventures tous les 4 matins… En parler librement est une chose, en faire un spectacle en est une autre !
Attention aux collègues bavardes qui répandront vos histoires aux collègues peut-être moins bien intentionnés ou moins bien préparées par votre façon à vous d’en parler !
Cela étant dit, ne vous précipitez pas en présumant de l’homophobie ou de la friendlytude de certains collègues et observez d’abord comment ils parlent de tel ou telle, du comptable un peu effeminé ou de la secretaire célibataire. Lancez-même des discussions sur ceux-là pour sonder le l’homo-compatibilité du terrain.
En entretien d’embauche ?
Normalement, la question n’intervient pas dans un entretien d’embauche mais la question « et votre ami-e, il fait quoi dans la vie ? » peut intervenir… Soit vous considérez que la question est non-avenue et répondez juste le nom de son métier, soit vous considérez que votre homosexualité est une part de vous à ne pas rougir et retoquez le pronom avant toute réponse : c’est il / c’est elle !
Cela dépende de la nature de l’entreprise, du contrat et du métier dans lequel vous évoluez…
A son syndicat ?
Il peut parfois s’avérer utile d’en avertir son syndicat en cas de turbulence professionnelle (vague de licenciement, avertissement professionnel, menaces, disputes avec le patron ou harcèlement…)
Les syndicats ont été créés pour améliorer et protéger les conditions de travail des salariés. Si une personne est victime de discrimination et/ou de harcèlement au travail en raison de son orientation sexuelle, il incombe à son syndicat de lui offrir une protection juridique.
L’internationale des services publics et L’internationale de l’éducation a édité une plaquette intitulée « Œuvrer pour les lesbiennes et les homosexuels, membres de nos syndicats » qui donne des conseils aux 44 millions de personnes de syndicalistes travaillant dans l’éducation et des services publics de par le monde. Prévention de l’homophobie et de la lesbophobie au travail, lutte contre l’isolement, éducation des salariés à un discours non-discriminant…
Glissez en une copie à votre dossier en cas de besoin.
+ Voir le document SYNDICAT ET HOMOS de SOS Homophobie
A son patron
Sauf cas de besoin personnel, on ne voir pas pourquoi il faudrait en parler à son patron. Si vous êtes pacsé-es et que vous souhaitez bénéficier d’un congé exceptionnel, pas de problème, vous ne serez pas désavantagée au point de vue de la loi. Vous avez les mêmes droits en tant que pacsé-es.
Si vous voulez l’inviter à votre union, pourquoi pas, mais mieux vaut qu’il soit au courant de votre type d’union et qu’il/elle connaisse votre partenaire…
Pour un congé parental, les couples homosexuels pacsés peuvent bénéficier des dispositions prévues par la loi.
S’il y avait une réelle intégration des homosexuels dans la société en général, ces problèmes au travail ne se poseraient plus, et dire « elle » au lieu de « il » ne provoquerait plus des regards étonnés et des subtiles remarques homophobes. Ce serait simplement vu comme une particularité qui fait que nous sommes simplement des couples comme les autres…
Source veryfriendly.fr